L'histoire des Foulées Charentonnaises

Les histoires remontent parfois assez loin…
Au début des années 1970, les dirigeants du club ont organisé le semi-marathon Charenton-Saint-Maurice (3 fois je crois). En 1973, trois semi-marathon sont organisés en Ile de France dans l’année… l’un à Mitry-Mory le 16 septembre et deux le même jour à Charenton et à Colombes, la semaine suivante, heureusement l’un le matin et l’autre l’après-midi, ce qui a permis à une poignée de fêlés de courir les deux, je les connais (Michel Languille du RAC Gonesse, Pierre Boudet de Eveil Mendois et Yves Seigneuric licencié à St Denis US). Ce type d’organisation n’était vraiment pas commun à l’époque et a marqué des adhérents, dont Marc, un jeune athlète d’une quinzaine d’années dont la principale discipline était le 100m (11″2) avant de s’étendre au 200 (22″8), 400m (52″1) puis au Décathlon (5853Pts, toujours record du club!). Marc a ainsi reçu toutes les émotions du sport et il les lui rendra.

Au tout début des années 80, le groupe des coureurs « sur route » nom de l’époque – a commencé à se développer en parallèle d’une nouvelle école d’athlétisme. Marc s’est tourné vers le le grand fond (2h51’40 au Marathon). Nous étions encore jeunes et avons alors organisé plusieurs petites courses dans la ville à l’exemple des anciens, pour les enfants et les Charentonnais, courses qui ont préfiguré les Foulées.
C’est lors de la saison 1984/85, que l’organisation voulue et dirigée par Marc a pris sa forme actuelle et son nom avec une course principale de 13,5 km dans la ville (Course des As) qui passera quelque temps à 10 miles, une course de 5km (le Tour de la Ville) pour les débutants et des courses de jeunes. Il y avait aussi à l’époque une « course des Avocats » ceux-ci amenant un sponsoring bien appréciable.
La grande boucle passait dans le bois de Vincennes, coupant l’accès à Paris de l’avenue de Gravelle et en bas de Charenton sur les quais, coupant de nouveau l’accès à Paris de la rue de Paris. Ces contraintes nous ont posé de nombreux problèmes d’autant plus que les Charentonnais se retrouvaient enfermés dans la ville pendant une heure. La coupure des routes commerçantes (Départ et Arrivée…) fut aussi source de difficultés.
Mais Marc a su dialoguer avec les personnes qui souffraient de l’organisation, chaque problème a eu sa réponse et la course a fini par prendre sa place dans la ville. On ne passe plus sur les quais, économisant ainsi les forces des coureurs sur une épreuve maintenant labellisée et pour laquelle les temps sont reconnus.

Marc ne laissant jamais un détail de la course en suspend en dépit du nombre de personnes impliquées, les choses se passaient bien et chacun est toujours reparti content de s’être impliqué pour cette course. Mais revers de la médaille, il était pratiquement impossible à un adulte du club de participer: il fallait tenir tous les postes, ce qui fait que notre club ne figure pratiquement pas dans le palmarès. Il y eu une exception en 2007 pour Frédéric Gilbert et ce fut la seule fois, lorsque celui-ci est revenu au club de ses débuts.
Les soucis particuliers rencontrés au cours des années furent:
– Le vent qui une année a fait tomber un des lourds poteaux de la banderole de départ. Un jeune du club a été blessé au pied, et cela aurait pu être plus grave! Ceci pour sensibiliser les organisateurs qui liraient ce texte,
– Un tapis de neige au petit matin lors de la seconde édition… Il est douteux que l’on puisse faire partir aujourd’hui, une course dans ces conditions,
– La réinsertion d’un jeu de 30 dossards (de récupération) lors des inscriptions sur place dont les numéros avaient déjà été distribués. Cela a mis un fameux bazar dans les résultats faits manuellement.
– Et bien sûr plein de petits soucis cocasses et d’autres qui sont oubliés…

Les résultats sont maintenant heureusement complètement traités par une société spécialisée. Ils étaient faits auparavant avec un petit logiciel maison de classement – qui tourne toujours – mais nous avons perdu les données des premières courses stockées sur disquettes souples 5″1/4.

2016, 32ième édition, et, déjà, la 3ème édition sans Marc ANFREVILLE. Comment ne pas parler des Foulées sans parler de Marc et réciproquement ?
Une réelle osmose ? Marc vivait avec l’athlétisme, athlète puis entraîneur, officiel hors stade, membre à part entière de la CDCHS 94 et ce, dès sa création; animateur, créateur, Marc était une vraie figure emblématique de l’athlétisme au sein de l’Ile de France. Charismatique, doté d’une énergie sans commune mesure, donnant de lui-même sans compter, Marc est parti brutalement à l’aube des 30ème Foulées Charentonnaises, Marc est tombé 5 semaines avant les Foulées, en possession des clés de tous les postes… Le groupe des coureurs qui était quand même bien rodé a farouchement tenu à mettre sur pied ces Foulées pour honorer l’entraîneur et l’organisateur qui avait tant donné (c’est rien de le dire!)… Et celles-ci furent irréprochables, avec près de 2000 arrivants dans la grande course.

Des distances en, autant en emporte le vent.
13km500, 14km, 14km475, 15km100 ; ces Foulées ont connu plusieurs distances avant de se stabiliser en un 15km labélisé lors de la 16ième édition, le 6 février 2000. Elles ont même été « Anglaises » pendant 3 années de 1993 à 1995, car c’était un 10 miles !

Plusieurs distances, plusieurs parcours…
Charenton-le-Pont étant d’une petite superficie, son artère principale n’atteignant pas les 2km, le tracé des Foulées a toujours été épique.
Des ruelles du triangle d’Or à la large rue de Paris ; du quai des Carrières (le long de l’autoroute, sic) à l’avenue de Gravelle (le long du bois de Vincennes), les Foulées ont entraîné dans son sillage, les coureurs dans tout Charenton-le-Pont. Un guide historique ne ferait pas mieux.

Le dernier tracé, espérons le « définitif », qui sera baptisé lors de ces 32ième Foulées, est constitué de 2 boucles identiques (au lieu de 3 les années passées). Son profil devrait permettre aux athlètes d’établir de très belles performances.
Les Foulées Charentonnaises ont fédéré une grosse part du club pendant des décennies, et elles continuent sans Marc sur des bases semblables. Il faut en rendre hommage aussi à l’ensemble de l’équipe actuelle dont le travail reste dans la même lignée de qualité.
Et nous remercions vivement tous ces très nombreuses personnes qui ont donné de leur temps pour la course, pour les coureurs et pour nous…

Et les coureurs ?
190 arrivants en ce 17 mars 1985 pour ensuite fluctuer sous les 1000; cette barre sera franchie lors des 18ème Foulées le 10 février 2002 avec 1090 classés. Ces années 2000 ont été le début de la « mode running », les inscriptions n’ont de cesse progressé, nous en sommes actuellement à 1953 arrivants. Les femmes sont encore 2 fois moins nombreuses que les hommes mais comparer aux années 80 & 90 …
Nous espérons passer le cap des 2000 athlètes classés tout en gardant un confort de course : le plaisir des coureurs prime avant tout !

Les Foulées Charentonnaises sont organisées PAR des coureurs de l’AO Charenton POUR des coureurs de tous les coins de France, du monde, des Qataris –se sont imposés, déjà en 1997 .
Nous tenons à ce que chaque participant reparte l’esprit libre, le cœur léger et les jambes… lourdes ! Nous sommes là pour donner, apporter, conseiller, pour que vous soyez le meilleur !

Nos mots d’ordre sont convivialité, partage, équité, plaisir…
Ce plaisir d’offrir auquel tenait tant Marc…

Performances, records.
2000, année du 1er label validé pour cette épreuve de 15 km ; et c’est aussi le meilleur chrono masculin réalisé par Didier GOFFINET (US Ibérique Plessis Trévise) en 47’05’’. Depuis, il n’a jamais été battu malgré un parcours plus roulant !
C’est en 2003, lors de la 19ième édition qu’Aurélia TRUEL (US Créteil) s’adjuge la meilleure performance féminine en 55’47’’.

Nous retrouvons ces deux mêmes athlètes, excellents coureurs du Val de Marne, les seuls ayant réalisé un triplé :
– Didier GOFFINET : 2000-2001-2002
– Aurélia TRUEL : 2003-2004-2005

Le nombre maximal de victoire a été porté à 5 par Frédéric GILBERT (US Créteil) et il se pourrait bien qu’il ne s’arrête pas là !
– 2003 : 49’02’’
– 2004 : 47’43’’
– 2006 : 48’53’’
– 2007 : 49’09’’
– 2015 : 48’41’’

Notre vainqueur le plus surprenant et le « plus lent » est Jacques LELONG (US Créteil). C’est en étant vétéran 2 que ‘Jacquot’ est victorieux des 27ième Foulées le 13 février 2011 en 52’38’’ !

Des Vainqueurs, une Championne.
Colette BESSON, Championne Olympique du 400m en 1968 à Mexico, a été notre invité d’honneur en 1991.

sur les résultats officiels la première femme classée était un homme; probable inversion de dossard dans le couple.

Colette Besson en compagnie de Marc Anfreville